25 avr. 2011

Ile aux voyages

Hier. Réveillée par une caresse sur le pied.
Sur la route, les paysages désertiques défilent. La voiture enchaîne les montagnes et les lacets, vers le sommet, puis vers le bas, et caetera. Je compte les moutons.
Derrière le centième virage c'est l'océan. Echoué paisiblement sur les plages rocailleuses. D'une beauté qui coupe le souffle. Le soleil y étale sa lumière et transforme l'eau marine en bleu tropique. Je ferme les yeux, les rouvre. J'ai voyagé des milliers de kilomètres en un battement de cils. Atlantique ou Méditerranée? Je ne sais plus. Quand la nuit vient, on peut voir toutes les étoiles.
Je ne veux pas dormir.

Ce matin. Reveillée d'une main dans les cheveux.
La lumière qui vient de la fenêtre est blanche et lourde. Mauvais signe. Le ciel est blafard, comme prévu.
Les déserts d'hier sont aujourd'hui des champs désolés. Hier on pouvait presque voir le soleil incendier les herbes, aujourd'hui, on s'apercoit que la mousse recouvre les murets. Et les herbes ne sont pas sèches, elles sont mortes. Les moutons se dandinent au milieu de la route au mépris des humains. Il pleut, et alors? Je compte les agneaux. L'océan est brusque, écorché.
Je ferme les yeux, les rouvre. J'ai les pieds ancrés dans la terre, et devant moi l'Ecosse s'offre en spectacle.
Je ne veux pas partir.