5 juin 2014

Ma belle allons-voir



C'est un matin de semaine, maussade de gris. Au téléphone, elle lui dit "Partons! fuyons! la mer doit être belle." Elles prennent la route avant midi. Le ciel reste illisible. Elle sourit; "je te promets une belle surprise".

Lorsque la route s'arrête, elles laissent la voiture et finissent le chemin à pied. Froissement des feuilles, à chaque pas la lumière se fait plus agressive. Au bord de la falaise, le ciel soudain se troue, de mille lances à l'assaut, mille coups d'épée dans l'eau. C'est violent et c'est calme. Elle rit. "Tu vois, je te l'avais dit."

C'est rien, juste un peu de mer, de lumière, d'école buissonnière. Pourtant ça la bouleverse.
Elle voudrait prendre le monde dans ses bras et lui dire comme elle l'aime.
Alors elle se retourne vers son amie et lui souffle un baiser. Déjà il faut repartir.

1 juin 2014

Et des poussières

Longtemps j'ai cru avoir fermé cette parenthèse. Tout ce temps elle est restée grande ouverte, sans jamais y écrire, toujours en y songeant. Un peu. Souvent.

Partir pour mieux te retrouver, ma précieuse fenêtre. Tu m’as tant manqué.

Se jeter, ne pas penser. Pourquoi tout réinventer quand il suffit de reprendre au dernier nœud. J'aime tant ce que j'y ai laissé.

'Ici je ne reviendrai plus'. J'ai menti. En tremblant je reviens, après tant de rien. Dans un frémissement je reviens. Trois longues années sans un mot, à quoi ressemblera maintenant ce tableau?

Aucune ambition, une simple envie renouvelée.
Je laisse aux ciels le soin de donner le rythme et la direction. Qu'ils changent bien sûr.
Mes ciels, après tout, sont variables! Jamais ce titre ne fut un hasard.

A tout de suite.