20 juil. 2014

Juillet

Les jambes nues, je marche vers le sud, le soleil encore haut dans le dos. Il est tard déjà mais ce soir la nuit ne vient pas.
Les jambes nues, la peau qui s'embrase.
La température n'est pas très élevée, mais le soleil déchaîne ses rayons sur ma nuque. Démonstration de force astrale. Regarde comme je suis là. Sens ma puissance, sens ma présence ma fée. Je t'entends quand tu m'espère, je te vois quand tu me guettes. Tous ces efforts, ils sont pour toi. Pour ton corps qui s'enflamme quand il m'aperçoit.

Je laisse la lumière derrière moi. Au devant, la guerre approche. Deux fronts s'apprêtent à se heurter. Bleu contre gris, clair contre lourd de pluie. Combat de couleurs, de matières, à cette heure l'issue est encore incertaine.

Plus frêle, le ciel d'été devrait vite rendre les armes. Il résiste pourtant. Sous la menace grisâtre, il ne flanche pas. Son espace rétrécit à vue d'oeil, je retiens mon souffle. La chaleur sur ma nuque me laisse encore espérer un sursis. Allez! Trouve la force pour un dernier assaut. Lutte! Avant de disparaitre tout à fait, mangé tout entier par la pâle froideur d'un soir de juillet raté.

Quelques mètres en avant, quelques secondes de temps et le vent frais qui se lève m'annonce finalement le vainqueur. Je remets ma veste, j'accélère le pas.
Pas ce soir encore. Demain peut-être.



6 juil. 2014

Nocturne

Et quand tu ne dors pas, qu'est-ce que tu vois? 
A quoi tu penses? Qu'est-ce que tu te chantes?
Dans tes draps, la danse infinie. Tourne et tourne et tourne, jusqu'au tournis.
Lève-toi! Ne reste pas là.
Allô Maman, c'est moi. Ca va pas.
J'ai mal au cœur. J'ai mal au corps.

Et quand tu ne dors pas, où sont tes rêves?
Crevés comme toi. Oubliés, terminés.
Derviche tourneur implacable. Tourne et tourne et tourne, jusqu’aux étoiles.
Debout! Ne laisse pas la nuit gagner.
Allô Maman, c'est encore moi.
J'ai peur du noir, j'ai peur de la mort.

Petit matin, enfin. 
La lumiere est si belle. 
Doucement, remue les doigts. Sur ta peau, le poids des draps. 
Souffle! Respire! Tu vis! 
Allô Maman, c'est toujours moi.
Rien, tout va bien. Je t'aime très fort. C'est tout.