8 juil. 2010

La traversée de la nuit

Aujourd'hui la nuit tarde à venir. L'heure avance, pourtant la lumière ne montre aucun signe de faiblesse. Lorsqu'enfin elle se lasse, tout s'éteint.
Alors les ombres des immeubles s'élèvent comme des géants dans la nuit bleue marine. Les voix deviennent des cris et les sons claquent comme des gifles dans les rues qui voudraient tant dormir. Les collines qui nous encerclent disparaissent et se confondent avec le ciel, remparts invisibles aux invasions nocturnes. Du haut de son piédestal à la lumière éternelle, le château est le phare des noctambules qui déambulent à la recherche de leurs points de chute. Sur les bancs des arrêts de bus, les sans-sommeils attendent avec mélancolie leur délivrance prochaine. Les mouettes ne sont plus qu'un lointain souvenir, et la mer une idée vague.
L'aurore approchant, les nuances commencent doucement de réapparaître. La lumière reprend ses droits et ses quartiers, méthodiquement, tranquillement. Laissant à nos regards le temps de l'apprivoiser, de revenir de ce lointain voyage aux pays des ombres.
La nuit laisse sans violence place au jour, car elle sait que très bientôt les rôles s'inverseront. Bientôt elle deviendra Reine et prendra toute la place. A la clarté, elle ne laissera que des miettes. A peine assez pour survivre quelques heures...

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