18 oct. 2010

Interstice

Le jour s'est finalement levé à trois heures de l'après-midi. Le ciel a retrouvé sa couleur naturelle et les façades des immeubles se sont enflammées sous les rayons d'un soleil déjà couchant.

Les signes ne trompent pas.

Dans l'air somnolent les odeurs du bouleversement : l'herbe qui n'a plus le temps de sécher, les feuilles jaunies piétinées sur le bitume, la pluie qui n'est pas tombée depuis des heures et qui soudain...laissant derrière elle ce parfum singulier, madeleine de tant de promeneurs partageant brusquement une même envie pressante de chocolat chaud et de plaid sur les épaules.
Dans les arbres encore à demi vêtus, c'est le grand incendie.
Les collines ont tourné au vert foncé au contact incessant de l'eau. On guette les signes des premières neiges aux sommets. Elles ne devraient plus tarder, les oiseaux ne chantent presque plus et les mouettes se sont éloignées.
La nuit prend chaque soir par surprise, non sans avoir auparavant offert une vraie sortie de scène au jour. Chaque fois plus courte, chaque fois plus tôt, pourtant d'une saisissante efficacité, toujours.

Tout est en place.

Cet après-midi l'automne. Demain déjà, l'hiver.

2 commentaires:

  1. Superbe description du passage automne/hiver ... mais que les jours doivent être courts à Edimbourg !
    Pourtant le soleil se faisait si intense sur le précédent blog et permettait à un petit oiseau (ou mouette) de se réchauffer sur une cheminée.
    Trois ... quatre mois et ce sera le printemps.
    Tiens bon et donne-nous autant de bonheur à partager.

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  2. Nous aussi nous vivons ces transformations qui par petites touches nous amènent vers le froid et les nuits plus présentes. Mais le parcourir à travers tes beaux mots et ton regard si sensible nous fait beaucoup de bien et nous obligent à revoir tous nos a priori. Fabuleuse réussite pour toi qui annonçait ne maitriser ni les sujets ni le style ...

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