28 mai 2010

Vibrations

Juste à la sortie de la ville, il y a une chapelle. Elle se tient au milieu du vide. De l'extérieur, rien vraiment ne la distingue de ses semblables. Il faut entrer en son sein pour prendre la mesure de l'enchantement.

Elle est toute petite, et ses murs supportent le poids de centaine et centaine d'années. Sa peau toute entière est taillée, de scènes, de visages, de symboles. Chaque centimètre. Rien n'est nu. Lever ou baisser les yeux, tourner la tête, rien n'y fait. On ne peut pas y échapper. La chapelle entière parle, crie, par tous les pores de sa pierre.

On peut essayer de lire, de déchiffrer, de comprendre, mais c'est le sentiment qui s'accroche à nous en y posant le premier pied qui arrache tout sur son passage. Le coeur se serre et remonte au bord des yeux. Le ventre fourmille. On n'y peut rien. La bouche s'ouvre, ne se referme pas, pourtant ne laisse rien échapper. La parole retrouvée, on se prend à chuchoter. Pas question de réveiller les morts, ni les rêves, les légendes, les drames qui dorment en son coeur.

Le Saint Graal serait enterré dans ses entrailles, quelque part entre son sol et le centre de la Terre. Au plafond, des centaines de petits cubes taillés seraient les notes de musiques d'une partition qui, jouée dans le bon ordre, avec les bons instruments, permettrait d'y accéder. Bon nombre s'y sont essayés. Le Saint Graal est toujours en sécurité.

Dehors, le paysage s'est fondu autour de ce lieu de magie. Les arbres s'élèvent haut et forment autour d'elle comme une armée faisant rempart aux dangers du Monde.

Elle fut l'héroine d'un roman à succès. Elle est avant tout le personnage principal d'un immense et bel instant d'envoûtement.

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